SILLON DE BRETAGNE • SAINT-HERBLAIN (44)
Restructuration complète de l’immeuble
- Moa :
- HARMONIE HABITAT
- Année de réalisation :
- Livré en 2013
- Mission :
- Maîtrise d’œuvre complète
- Surface plancher :
- 91 180 m²
- Coût travaux HT :
- 37 134 000 €
- Moe :
- Soning (thermique), Isocrate (fluides), PLBI (structure), AD Ingé (désamiantage / démolition), Ecobati (économie), ITAC (acoustique), J2C (BE ascenseur), ROC (OPC), LBLC (DET OPC)
- Performance :
- Passage au BBC neuf (- de 50 kw/h/m²/an) pour le bâtiment réhabilité
- Localisation :
« Le Sillon, un immeuble ou un quartier ? »
Cette question essentielle sera le fil conducteur d’une analyse urbaine au long cours, débutée en 2003 avec SCET et Le GERS, qui permettra dans un premier temps de poser les bases du projet de renouvellement et de développement urbains de ce grand quartier Ouest de la métropole nantaise, et dans un deuxième temps de définir les enjeux croisés autour de la rénovation du Sillon de Bretagne et de ses abords.
Au cœur de ce projet de grande ampleur porté par l’ANRU, la restructuration complète de l’immeuble, construit de 1970 à 1974 par les architectes Boquien, Parois, Ganuchaud et Maëder sous la direction de l’architecte-conseil Noël Le Maresquier, est le levier indispensable à la mise en œuvre et à la réussite du projet urbain. En effet, par les dimensions atypiques de l’immeuble et par la multitude de publics et d’usages ou activités qui s’assemblent dans ce bâtiment d’apparence monolithique, se mettent en jeu toute la complexité et la richesse d’un quartier.
De ce lien très étroit entre projet urbain et réhabilitation d’un « grand ensemble », la posture du bailleur, à mi-chemin entre gestion classique d’un ensemble immobilier et volonté d’assurer une mission de service aux habitants, permet la mise en place d’un programme à la hauteur des enjeux économiques, environnementaux, sociaux et de concertation.
Le travail de projet, organisé autour d’une équipe de fait pluridisciplinaire, s’est donc nourri de ces aller-retours permanents entre la petite échelle (le logement) et la grande échelle (le quartier), et de la transversalité des sujets.
Depuis la phase études (dont un temps long de diagnostic dynamique ayant permis d’appréhender au plus près les multiples dimensions qui composeront le projet final) jusqu’à la phase de travaux (un « grand chantier » organisé en 12 chantiers parallèles), le projet s’est fabriqué, ajusté, modifié, sans jamais sacrifier à l’obligation de prise en compte de tous les paramètres.
Les enjeux du projet se sont concrétisés dans 7 grands axes de travail :
- L’inscription volontaire du bâtiment dans son contexte élargi par l’ouverture physique d’une partie du bâtiment, le « Grand Passage », premier acte fondateur de la liaison habitée entre la Chézine au sud et la route de Vannes au nord
- La requalification urbaine des séquences d’accès vers les logements ou les lieux d’activité, dans une dynamique de visibilité, de fluidité et de proximité à l’échelle du quartier avec la création des passages traversants, la reconfiguration de tous les halls d’entrée, la création d’une entrée bureaux sur le parvis de l’Angevinière, etc.
- La diversification des publics accueillis par la création d’un pôle d’équipements publics (médiathèque, pôle petite enfance, pôle santé, Maison de l’Emploi/PLIE/Mission locale) et par le renforcement de l’offre tertiaire déjà présente sur le site (transformation de 93 logements en plateaux de bureaux, avec une entrée dédiée) et par la restructuration du Centre socio-culturel existant
- La maîtrise des dépenses énergétiques pour répondre au confort et à la réduction des dépenses des ménages par la ré-isolation complète de l’immeuble et la mise en place d’une production d’eau chaude sanitaire solaire (niveau de performance global BBC neuf 2005)
- Le renversement de l’image stigmatisante du bâtiment en une représentation « attractive » (pour venir y travailler, y habiter, ou conforter son attachement au quartier), par un travail d’architecture soigné respectant le bâtiment-patrimoine tout en le transformant en un bâtiment « nouvelle génération »
- La revalorisation de la trajectoire résidentielle pour les locataires du parc social par l’amélioration et la diversification de l’offre logement (confort thermique et acoustique, rénovation des pièces humides, création de logements adaptés, requalification complète des parties communes, etc.)
- La diminution significative des coûts de gestion liés aux dimensions hors normes de l’immeuble, par une conception de façade minimisant les reliefs afin d’éviter les supports d’encrassement, par un emploi de matériaux pérennes nécessitant peu d’entretien, et par la mise en place de systèmes techniques simples facilitant les opérations de maintenance
Ce passionnant projet de réhabilitation, catalyseur de la mutation du quartier, a vu depuis son achèvement les opérations connexes apparaitre et enrichir le renouvellement urbain : mise en valeur des abords et création du parc de la Savèze, renouvellement du complexe sportif de l’Angevinière, création d’environ 1000 logements dans le parc de Bagatelle, création du groupe scolaire Nelson Mandela, etc. D’un territoire périphérique monofonctionnel, rattrapé peu à peu par la ville, le Sillon de Bretagne et ses alentours sont devenus un cœur de quartier à part entière.
- Réhabilitation et restructuration de l’immeuble (628 logements et 21 000m² de bureaux) en site occupé
- Création de 4 nouveaux équipements : pole santé, médiathèque, crèche, pôle emploi
- Mise en intensité urbaine et mise en confort des lieux de vie et de travail